7 Octobre 2015
C’est, en somme, le message que notre collègue Réal Jacob, professeur titulaire au département d’entrepreneuriat et innovation à HEC Montréal, a lancé aux participants du congrès 2015 de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), réunis au Palais des Congrès de Québec ce matin.
En lever de rideau de ce congrès qui rassemble quelque 1 300 spécialistes des ressources humaines, Réal Jacob a partagé à son auditoire les nombreux enseignements qu’il a pu tirer de ses rencontres avec 75 PDG, rencontres synthétisées dans le livre Paroles de PDG, qu’il cosigne avec ses collègues Louis Hébert, Alain Gosselin, Eric Brunelle et Roman Oryschuk (lire notre article « Que se passe-t-il réellement dans la tête de nos PDG? »).
« Les PDG sont inquiets », a dit en substance le professeur Jacob. Et il y a de quoi l’être, car le contexte d’affaires est en plein bouleversement. Nous peinons à suivre les nombreuses évolutions technologiques, les modèles d’affaires traditionnels vacillent, tandis que les nouveaux modèles d’affaires portés par Uber et AirBnB indiquent la voie à suivre demain. Mais dans ce tourbillon incessant, comment faire en sorte d’accroître l’expérience pour le client, de plus en plus infidèle, se demandent les PDG? Comment s’assurer que nos entreprises et organisations deviennent plus souples, plus agiles, se défassent de leurs modes de fonctionnement en silo et vivent davantage en mode transversal, histoire de mieux répondre aux attentes des consommateurs et clients? La clé, nous dit Réal Jacob, c’est la capacité à changer. Et cette capacité à changer doit essentiellement s’établir à tous les niveaux de l’organisation. Tout d’abord, à la tête même de l’organisation. Et plus encore, dans la tête de ceux qui les dirigent. De fait, les PDG interviewés par le prof Jacob ont reconnu que le changement organisationnel prend d’abord sa source dans le changement personnel. Ces PDG doivent développer une pensée davantage réflexive, moins tournée vers l’opérationnel. Ils doivent aussi savoir bien doser leurs énergies, notamment l’énergie émotive, qui peut se drainer assez rapidement. Ces mêmes PDG doivent également se mettre au diapason de la société du savoir et établir des plans de développement personnel qui leur permettront de demeurer bien connectés à eux-mêmes et au monde qui les entoure. Gnôthi Seauton, « Connais-toi toi-même », disait Socrate… Gens de ressources humaines, comment pouvez-vous aider vos PDG à affronter la tempête? Pour assister le PDG dans sa gouverne de l’organisation, l’équipe de direction doit également développer sa capacité à changer. Pourquoi? Parce que le monde est aujourd’hui collaboratif et que le PDG, capitaine parfois bien solitaire, a besoin d’un coup de main dans la gouverne du navire. À cet effet, développer la capacité de changer de l’équipe de direction, c’est mettre en place des aptitudes et des attitudes favorisant le travail d’équipe, l’alignement avec les valeurs de l’organisation, de même qu’une vision à la fois horizontale et verticale de cette dernière. Gens de ressources humaines, comment pouvez-vous mieux former les membres de vos équipes de direction à travers les différents passages qui les ont menés à la direction de l’organisation? Cette capacité à changer doit également s’étendre à l’ensemble de l’organisation. Car le nouveau paradigme d’affaires imposera aux organisations d’aujourd’hui et de demain d’être plus agiles, plus flexibles et encore plus orientées vers le client. Il incombera donc aux professionnels RH de supporter les organisations dans leur cheminement vers l’agilité organisationnelle et vers la collaboration à l’intérieur et à l’extérieur de cette dernière. Gens de ressources humaines, où en êtes-vous vers l’atteinte de ces incontournables objectifs? L’itinéraire est tracé, et les balises ont été bien identifiées par Réal Jacob. Spécialistes des ressources humaines, à vous de trouver, notamment lors de votre congrès 2015, les moyens d’encore mieux supporter vos dirigeants dans la délicate gouverne de nos organisations!
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