Portrait de l'industrie


MALGRÉ LA PANDÉMIE DE COVID-19, LE SECTEUR DE L’ENVIRONNEMENT POURSUIT UNE CROISSANCE RAPIDE

  • Entre 2017 et 2020, le nombre d’établissements en environnement a augmenté de 10%, passant de 8966 à 9834.
  • Le nombre d’emplois environnementaux a crû de 8,5% entre 2011 et 2016, comparativement à 1,8% pour l’ensemble des secteurs au cours de la même période
  • 77,1% des entreprises qui ont répondu à l’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021, tous sous-secteurs confondus, comptent de la main-d’œuvre considérée comme «essentielle», ce qui pourrait avoir contribué à leur résilience dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Plusieurs des impacts de la crise sanitaire semblent d’ailleurs avoir été temporaires (p. ex. mises à pied lors du premier mois et demi de la pandémie, avant une reprise rapide).
  • 80,9% des entreprises qui ont répondu à l'Enquête comptent embaucher de la main-d’œuvre à court ou moyen terme, principalement pour soutenir la croissance de leurs activités.
  • Plusieurs politiques publiques et des milliards de dollars d’investissements stimuleront la croissance du secteur de l’environnement au cours des prochaines années.

 

CERTAINS DÉFIS DEVRONT TOUTEFOIS ÊTRE RELEVÉS POUR FAVORISER L’ESSOR DE CE SECTEUR EN PLEINE ÉVOLUTION

 

  • Des besoins de main-d’œuvre importants : la rareté de main-d’œuvre se fait fortement ressentir dans le secteur de l’environnement. Des pénuries de travailleurs et travailleuses s’observent dans tous ses sous-secteurs. D’ailleurs, 60% des entreprises qui ont répondu à l’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-20212 ont éprouvé des difficultés de recrutement au cours des 3 dernières années, notamment en raison du manque de main-d’œuvre expérimentée, de la concurrence sur le marché et de la valorisation insuffisante des métiers en environnement.

Plusieurs entreprises du secteur de l’environnement se tournent vers l’international pour combler leurs besoins. Plus du quart des entreprises ayant répondu à l’Enquête (26,4%) affirment vouloir le faire au cours des 3 prochaines années. Cela dit, la lourdeur et les coûts des processus de recrutement international limitent la capacité de nombreuses entreprises, surtout les plus petites, à suivre cette voie.

  • Une adéquation formation-compétences-emplois à renforcer : selon l’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021 et les groupes de discussion menés auprès d’entreprises en environnement, plusieurs des professions et métiers les plus recherchés dans le secteur requièrent un niveau de compétence B ou C (nécessitant généralement une formation collégiale, professionnelle ou secondaire), comme des techniciens ou techniciennes et des opérateurs ou opératrices, ou encore D (ne nécessitant généralement aucune formation préalable).

Le nombre de détenteurs et détentrices d’un diplôme collégial dans le secteur de l’environnement a cependant stagné entre 2006 et 2016, voire légèrement diminué. Celui de travailleurs et travailleuses ayant un diplôme d’études secondaires ou moins a aussi baissé. La main-d'œuvre avec une formation professionnelle (ou d’apprenti) a un peu augmenté au cours de la même période, mais probablement de manière insuffisante pour couvrir tous les besoins du secteur.

  • Une offre de formation initiale à bonifier : 58,6% des entreprises ayant répondu à l’Enquête nationale sur la main-d'œuvre en environnement 2020-2021 sont d’avis que l’offre de programmes de formation en lien avec l’environnement est suffisante, mais certaines entreprises et organisations soulignent tout de même la nécessité d’en créer d’autres pour répondre à tous les besoins du secteur ou encore d’adopter de meilleurs systèmes de reconnaissance d’acquis (p. ex. le système ABC dans le sous-secteur de l’eau).

D’ailleurs, 22% sont d’avis que les programmes de formation en lien avec l’environnement ne sont pas en phase avec les réalités du secteur et qu’ils doivent être révisés en conséquence. La promotion des programmes de formation en environnement demeure toutefois, pour plusieurs, une priorité: un nombre encore insuffisant d’individus s’inscrivent aux programmes existants.

  • La formation continue en entreprise, un aspect essentiel du secteur de l’environnement : 64,5% des entreprises qui ont répondu à l’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021 n’ont pas de stratégie formelle de formation en entreprise, ou en font au cas par cas. La formation continue en entreprise demeure néanmoins indispensable pour le secteur: 63,3% des entreprises qui ont répondu à l'Enquête ont dédié 1% ou plus de leur masse salariale à la formation de leur main-d’œuvre en 2019, bien que celle-ci soit inférieure à 2 M$ pour 69,5% d’entre elles. Cela les exempte techniquement de l’obligation d’investir au moins 1% de leur masse salariale en formation.

De plus, 50% des entreprises qui ont répondu à l'Enquête manquent de temps pour offrir toute la formation qu'elles voudraient à leurs ressources humaines. Le tiers d'entre elles estiment aussi que le coût des formations (34%) et le taux élevé de roulement de main-d’œuvre (31%) limitent leur capacité à former adéquatement l’ensemble de leurs travailleurs et travailleuses. Ces obstacles sont intimement liés : la concurrence entre les entreprises et la grande mobilité de la main-d’œuvre que cela entraine les obligent à constamment former de nouvelles ressources humaines.

  • Un secteur principalement masculin qui vieillit : En 20163, 7 emplois sur 10 dans le secteur de l’environnement étaient occupés par des hommes. L’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021 semble confirmer cette prédominance masculine aujourd’hui: près de 60% des entreprises répondantes ont affirmé que les femmes composaient 40% ou moins de leur main-d’œuvre en 2019.

Par ailleurs, près de 21% de la main-d’œuvre en environnement avait entre 55 et 64 ans en 2016, comparativement à près de 14% en 2006, une hausse significative de 7 points de pourcentage. Cela correspond à un vieillissement plus rapide que dans l’ensemble de l’économie. Près du quart des entreprises qui ont répondu à l’Enquête nationale sur la main-d’œuvre en environnement 2020-2021 prévoient d'ailleurs que les départs à la retraite au sein de leur main-d'œuvre augmenteront d'ici 2023.

UN SECTEUR D’AVENIR

  • Malgré ces défis, le secteur de l’environnement est en pleine expansion, notamment encouragé par une volonté plus forte que jamais des gouvernements d’accélérer la transition écologique. La demande pour les biens et services environnementaux croît rapidement, transformant ou créant de nouveaux emplois stimulants et durables, alors que la prise de conscience de l’importance du secteur de l’environnement au sein de l’économie et de la société québécoise se développe.

 

Pour plus de détails, consultez le le Portrait de la main-d’œuvre du secteur de l’environnement 2020-2021.