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13 Octobre 2015

Les conseillers en ressources humaines «les gardiens de la culture de l’organisation»

Les professionnels en ressources humaines jouent un rôle fondamental dans un contexte de transformation qui touche de plein fouet le milieu du travail, car ils sont « les gardiens de la culture de l’organisation », d’après Francine Sabourin, directrice au développement de la profession à l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). Pour ce faire, l’Ordre travaille présentement à la modernisation de la profession. 

Afin de mieux répondre aux impératifs du marché du travail d’aujourd’hui, l’Ordre est à pied d’oeuvre, avec l’Office des professions du Québec (OPQ), pour mettre à jour son champ de pratique et analyser la possibilité d’obtenir des activités réservées pour les conseillers en ressources humaines. L’initiative s’inscrit très bien dans le cadre de sa mission, qui est entre autres de participer au maintien de l’équilibre entre la réussite des organisations et le bien-être des employés.

« C’est avant tout une question de protection du public, explique Mme Sabourin. C’est un gage de compétence où les membres de l’Ordre disent à leurs clients qu’ils suivent un code de déontologie, qu’ils sont soumis à un programme d’inspection professionnel et qu’ils ont, eux aussi, des règles à suivre entourant la profession. »

À titre de référence en matière de pratiques de gestion des employés, l’Ordre rappelle que l’un des enjeux fondamentaux de la fonction des ressources humaines, surtout aujourd’hui, consiste à faire évoluer la pensée sur le rôle d’un employé, à le percevoir à l’intérieur d’une organisation comme un investissement, et non comme un coût ou une dépense.  

« C’est de plus en plus difficile de trouver des personnes de qualité, qualifiées, ajoute Mme Sabourin. Les organisations veulent demeurer concurrentielles, surtout dans un contexte où la concurrence est de plus en plus grande entre elles. Nous nous devons donc de nous assurer d’avoir les bonnes personnes au bon endroit parce que les exigences sont de plus en plus importantes. » 
Pour bien s’y préparer, il convient de passer par un professionnel en ressources humaines et par la formation sur le développement de la main-d’oeuvre. Il faut s’adapter et rester agile parce que le marché du travail souhaite avoir des employés productifs, qui sont reposés et en bonne santé.

Le salaire ne suffit plus  


Rappelons que l’Ordre des conseillers en ressources humaines a dévoilé le 29 septembre dernier les perspectives d’augmentation salariale 2016 pour le Québec et le Canada. Elles combinent les prévisions de sept cabinets en rémunération qui regroupent les réponses de près de 3000 organisations québécoises et canadiennes. Il en ressort que l’augmentation salariale moyenne prévue pour l’année prochaine, au Québec, est de 2,6 %.  

Or, selon Francine Sabourin, l’argument du salaire d’un employé ne constitue plus autant un facteur de rétention. Un employé qui est mal rémunéré peut devenir irritant dans une relation professionnelle. La santé mentale et le bien-être de l’employé peuvent ainsi devenir un enjeu qui doit être pris en considération, avance-t-elle.  

« Quand nous parlons de santé et de sécurité, de mieux-être au travail, les professionnels travaillent à faire diminuer la pression ou le stress des travailleurs en leur proposant une gamme intéressante d’activités au mieux-être, afin de faciliter la conciliation avec la vie personnelle, ajoute Mme Sabourin. Cela doit donc passer par différentes mesures que les organisations doivent mettre en place. Les entreprises, dans un contexte où elles veulent se démarquer, doivent mettre en place des stratégies de rétention et d’attraction. »  

Même si davantage de problèmes de santé mentale sont dénombrés, il paraît évident que le message n’est pas encore passé, constate Francine Sabourin. Il existe des organisations qui font de grands efforts en mieux-être, certes, et qui sont même capables de chiffrer les investissements injectés dans la santé de leurs employés. La partie n’est pas gagnée pour autant.  

« Il est important que les entreprises soient beaucoup plus aptes à répondre aux besoins de leurs employés, ajoute-t-elle. Les organisations doivent s’adapter afin de trouver une main-d’oeuvre qualifiée. Les entreprises sont certainement mieux adaptées pour le faire. » Elle croit que plus il y aura de conseillers en ressources humaines sur le marché, plus les entreprises seront en mesure de garder leurs employés.  

La marque employeur 


Dans une entreprise, il n’y a qu’une marque employeur. La concurrence de plus en plus vive sur le marché du travail fait en sorte que les gens veulent aller chercher une marque employeur forte parce qu’ils veulent aller chercher les meilleurs employés. Un employé qui recommande une organisation contribue toujours à faire connaître l’organisation, car les gens ont de plus grandes responsabilités sociales.  

Sans dire que la tape dans le dos est révolue, Francine Sabourin mentionne plutôt que la différence avec les générations, c’est surtout que la nouvelle génération est beaucoup plus habituée à recevoir la reconnaissance au fur et à mesure.  

« Auparavant, nous attendions la reconnaissance à la limite à l’évaluation du rendement de l’employé, alors que la génération Y s’attend à la recevoir sur-le-champ, répond la porte-parole de l’Ordre. Se sentir apprécier, c’est très important dans une organisation, et la reconnaissance aussi. À partir du moment où l’entreprise décide de développer des gens et qu’elle ouvre toutes grandes des portes pour qu’ils suivent des formations, c’est pour le moins valorisant parce que l’employé sent que l’organisation croit en lui. »  

Valoriser les professionnels  


Enfin, dans son plan stratégique 2015-2018 récemment lancé, l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés veut continuer à valoriser les professionnels, notamment dans la communauté d’affaires.  

« Nous travaillons à faire en sorte qu’il y ait la présence d’une personne professionnelle en ressources humaines sur les conseils d’administration, croit également la directrice au développement de la profession. Par ces interventions publiques, nous voulons continuer d’appuyer nos membres dans leur rôle de protection du public. »  

Selon Mme Sabourin, cela lui permet entre autres d’exercer un rôle d’influence dans le monde du travail au Québec, tout en contribuant à l’avancement de ses quelque 10 000 membres, afin qu’il puisse jouer son rôle de référence en matière de pratiques de gestion des employés.  

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