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30 Avril 2018

La « chasse » aux talents est ouverte

La « chasse » aux talents est ouverte

Avec le retour de la croissance et le développement du digital, les entreprises vont se livrer une « guerre » des talents, pronostique le cabinet de conseil RH Mercer qui a sondé 7 600 dirigeants, DRH et salariés. Attention prévient-il d'emblée, les organisations vont devoir élargir leur vivier de talents et faire évoluer leur modèle RH à l’ère du numérique. Car il y a un hic : 78 % des salariés rêvent de travailler… en indépendants. Selon une étude du Medef, 80 000 emplois qualifiés dans le domaine du numérique pourraient ainsi ne pas être pourvus d'ici à 2020. « Les sociétés ont besoin de faire grandir leurs talents plus rapidement et de faire s’exprimer le potentiel de chacun. Les organisations doivent aujourd’hui penser au partage des talents et des compétences. Il faut se faire à l’idée qu’un collaborateur peut désormais agir dans l'intérêt de tous, au lieu d’être "monopolisé" par un dirigeant, un département, une fonction, voire une organisation », indique Kate Bravery, Global Practices Leader de l’activité de gestion des talents chez Mercer.
 

Rapidité du changement

Autre tendance clé soulevée par l'étude Mercer : la rapidité du changement, avec 53 % des dirigeants qui anticipent la disparition d’au moins une fonction sur cinq dans leur organisation au cours des cinq prochaines années. Pour se préparer à ces bouleversements, les entreprises commencent à intégrer l’agilité à leur modèle tout en pariant sur des structures moins verticales et mieux connectées. « Elles sont 32 % à former actuellement des équipes de travail fondées sur l’intelligence collective plus que sur l’individualité des talents, contre 22 % seulement l’an passé. Pour autant, le fait d’attribuer davantage de pouvoir aux individus impose d’en renforcer rapidement les capacités et la faculté d’adaptation grâce à une formation plus performante », notent les experts de Mercer. 

Donner du sens au travail

Les DRH devront quant à eux répondre au souhait des salariés d'évoluer au sein d'une entreprise qui donne du sens au travail. Ainsi 75 % des collaborateurs en poste épanouis personnellement et professionnellement affirment que leur société donne du sens à leur travail. « Encore faut-il que trois ingrédients soient réunis, avertit Mercer : mouvement, apprentissage et expérimentation, dont l’absence pourrait les amener à quitter l’entreprise. C’est le cas pour 39 % d’entre eux, pourtant satisfaits de leur poste, mais qui envisagent de le quitter faute de perspectives d’évolution attrayantes. Au-delà du sens donné à leur travail, toute nouvelle proposition de valeur faite par les sociétés à leurs collaborateurs se doit d’englober deux aspects clés que sont la santé et le bien-être financier ». « Les organisations qui aident leurs salariés à subvenir à leurs besoins de sécurité élémentaires pour accorder davantage de place aux enjeux professionnels sont récompensées par leurs collaborateurs, qui y trouvent à la fois plus de fierté, plus de passion et plus de sens », avance Ilya Bonic président de l’activité de gestion des talents chez Mercer.
 

Conditions de travail plus souples

Les salariés sont aussi en quête de conditions de travail plus souples leur permettant de concilier plus aisément vie personnelle et vie professionnelle. Selon Mercer, 80 % des dirigeants voient dans la flexibilité du travail une dimension fondamentale de leur proposition de valeur contre 49 % l’an passé. « Le manque de flexibilité au travail handicape de manière disproportionnée les femmes et les seniors, occasionnant absentéisme, découragement et burn-out. Sachant que le déficit de compétences se creuse et que la qualification des collaborateurs gagne en importance, une nouvelle pyramide de compétences au sein de l’organisation constitue à la fois un impératif opérationnel et sociétal », souligne Ilya Bonic.
 
Dernière tendance de taille : la conversion des organisations au numérique. Seulement 15 % des entreprises se considèrent comme des organisations numériques à part entière (contre 7 % en 2017).

Si 65 % des salariés jugent importante la mise à disposition d’outils perfectionnés, moins de la moitié (48 %) annoncent disposer des outils numériques nécessaires pour remplir leur mission, et 43 % seulement déclarent avoir des interactions numériques avec les RH. Encore du pain sur la planche pour les professionnels des ressources humaines…

Pour consulter l'article de WK RH, cliquez ici