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26 Avril 2013

L'entreprise idéale imaginée par les jeunes

En partenariat avec JobTeaser, Deloitte a publié la 3e édition de son étude sur « L'entreprise idéale de demain » telle qu'imaginée par les jeunes... d'aujourd'hui. Réalisée auprès de 1 065 étudiants, cette étude dessine les contours des souhaits des jeunes en termes de taille d'entreprise, de management, de rémunération...

Où veulent-ils évoluer ?

Les jeunes privilégient à 41 % les entreprises de taille moyenne (39 % préfèrent les grandes entreprises). Pourtant, ils sont 81 % à souhaiter travailler à l'international. « On voit ici tout le paradoxe et les contradictions de cette génération qui souhaite évoluer dans une entreprise de taille moyenne mais à dimension et vocation internationales », souligne Gabriel Bardinet, manager capital humain chez Deloitte. Du côté des secteurs visés, ceux du high-tech (11 %), de l'industrie (10 %) et de la grande consommation (10 %) ont clairement la cote. En revanche, il est possible de signaler une baisse du pouvoir d'attraction du secteur de la finance (8 % en 2013 contre 13 % en 2012). Les profils d'ingénieurs sont principalement attirés par les filières industrielles (production, qualité...) ou informatiques et les profils d'écoles de commerce lorgnent surtout sur le marketing, la finance ou les postes de direction générale.

Dans et à quelles conditions ?

En matière d'environnement de travail, les jeunes plaident définitivement pour la flexibilité. Si le pur télétravail reste peu souhaité, ils sont 96 % à exprimer une envie de flexibilité entreprise/domicile avec quelques 6 étudiants sur 10 qui préfèrent évoluer sur un poste nomade plutôt que sédentaire. « De plus, les jeunes expriment massivement une envie de travailler en équipe. Contrairement aux poncifs sur une génération Y très individualiste, ils ont besoin d'être entourés et de fonctionner en réseau ! », souligne Philippe Burger, associé responsable capital humain chez Deloitte. Leurs souhaits sur la rémunération illustrent un fort besoin de prouver ce qu'ils sont capables d'apporter : 38 % des répondants aspirent ainsi à une prise en compte forte de leurs compétences dans le niveau de rémunération. « Le salaire idéal devra reconnaître la performance de chacun avec une rémunération variable de l'ordre de 25 à 30 % du salaire de base, ce qui est nettement supérieur à ce qui se pratique en début de carrière où le bonus est de l'ordre de 5 à 8 % maximum du salaire de base », souligne Gabriel Bardinet. A noter que « les femmes veulent davantage être associées aux résultats de l'entreprise qu'à son capital, elles sont donc moins enclines à la prise de risque », ajoute Philippe Burger.

Leur vision du management

La génération Y est souvent pointée du doigt pour ses relations difficiles avec sa hiérarchie. En cause, non pas une aversion pour l'autorité, mais une envie d'évoluer au contact d'un management participatif plutôt que directif (67 % des répondants). En outre, les jeunes attendent de leur manager qu'il soit « organisé et structuré » (29 %), mais aussi « enthousiaste et communicatif » (21 %). Etrangement, l'expertise ne recueille que 5 % des attentes.

Comment répondre à ces attentes ?

Si elles veulent recruter les talents espérés, les entreprises doivent faire correspondre leur promesse employeur aux attentes formulées par la génération Y. Pour ce faire, elles peuvent agir sur leur package de rétribution en se concentrant sur cinq paramètres : la rémunération, les avantages sociaux, le développement professionnel, l'environnement de travail et la culture d'entreprise. « Il est nécessaire que les entreprises arbitrent entre ces cinq paramètres et qu'elles envoient un message clair. Un autre levier fondamental est d'aller vers une individualisation de ce package de rétribution, notamment en proposant des modes de management plus responsables ou encore des espaces collaboratifs susceptibles de favoriser les échanges, les débats d'idées... », conclut Philippe Burger.

Romain Giry Publié le 25/04/2013