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5 Février 2014

Formation et syndicalisme au cœur des priorités RH en 2014

La conférence annuelle de l’Assemblée Nationale des DRH (ANRDH) s’est tenue le 3 février. Une occasion idéale pour analyser la réforme de la formation professionnelle présentée au Conseil des ministres le 22 janvier dernier, mais aussi d’aborder le sujet du syndicalisme dans le secteur privé...

L’ANDRH en est convaincue : la réforme de la formation va apporter des changements nécessaires et positifs à la formation continue, au premier rang desquels la disparition de la définition fiscale de la formation. Désormais, seront considérés comme relevant de la formation interne les séminaires ou les congrès. « On entre clairement dans une dynamique d’entreprise apprenante », souligne Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH, qui rappelle qu’ « on apprend en se formant, mais surtout en travaillant ».

Quels changements ?

Cette réforme va d’abord entraîner une nouvelle approche dans la définition de la formation continue. « Celle-ci va s’entendre comme toutes les actions formalisées dans lesquelles le salarié aura bénéficié d’un transfert de compétences techniques et comportementales qui lui permettent de mieux faire son travail », note le président de l’ANDRH. Cette prise en compte de la formation comme étant « l’incorporation des compétences dans l’entreprise » a plus d’un avantage. En effet, elle réduit l’importance du diplôme au bénéfice de l’expérience. « La part de l’expérience professionnelle représente 95 % du savoir du salarié », reprend-il. Ensuite, l’entretien de carrière permettra d’aborder les enjeux de l’évolution de carrière d’une façon plus pragmatique : quelles compétences nouvelles ont été acquises par le salarié durant sa formation ? Quelle dynamique cela peut-il créer pour sa carrière ? Enfin, la création du Compte Personnel de Formation (qui va remplacer le DIF) illustre l’intention du gouvernement de placer la formation au cœur du projet de carrière. Grâce à ce compte, le salarié peut cumuler ses heures de formation, qu’il soit en poste ou non. Le principal bénéfice ? Conserver ses droits à la formation même si sa situation évolue !

Davantage de syndicats dans le secteur privé ?

Autre point soulevé lors de la conférence : la création d’un fonds paritaire pour financer les syndicats, abondé par les entreprises et l’État. L’initiative est soutenue par l’ANDRH qui souligne la faible représentativité du syndicalisme dans le secteur privé. Sur 9 % de salariés adhérents, seuls 3 à 4 % sont issus du secteur privé. La clé du changement, selon l’association, réside dans l’incitation à l’adhésion. « Le vrai problème réside dans le fait que les salariés eux-mêmes ont peur d’adhérer à des organismes syndicaux, sous peine que cela représente un handicap pour leur carrière », observe Jean-Christophe Sciberras. Pour faire bouger les lignes, il ne s’agit plus seulement de plaider pour la non-discrimination des syndicats, mais bien de valoriser les compétences acquises dans l’exercice d’une fonction syndicale (influence, impact…). Si ces compétences sont généralement valorisées chez les cadres, il n’existe actuellement aucune passerelle pour les mettre au service de l’entreprise. « Il est nécessaire d’inverser une tendance à la défiance réciproque, même si la marche est haute. »

Romain Giry

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