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18 Avril 2013

De nouveaux enjeux pour les RH ?

Le 11 avril dernier, l’After Work des ressources humaines a réuni une centaine de participants autour du thème : "Fonction RH : nouveaux enjeux, nouveaux métiers".

« Les politiques RH se recentrent sur leurs priorités », lance en ouverture de la table ronde Patricia Cipressini, DRH IT Cloud et diversification chez Bouygues Telecom. Etude réalisée par les étudiants du Master 2 RMDRH de l’IGS Paris à l’appui, elle explique : « Les professionnels RH entendent accompagner les transformations, réorganisations et restructurations, ainsi que continuer à attirer, fidéliser et recruter les talents avec une politique de GPEC efficace. »
Toujours selon cette étude, les nouvelles technologies semblent avoir impacté durablement l’entreprise. Elles influent à la fois sur l’organisation du travail (32 %), le partage des connaissances dans l’entreprise (31 %) ou encore la communication sur la marque employeur (31 %). Des questions comme celles liées au télétravail et à la mobilité, aux réseaux sociaux d’entreprise ou encore aux réseaux sociaux grands publics se développent ainsi de plus en plus.

RPS, RSE, marketing RH

A nouveaux enjeux, nouvelles fonctions. Les étudiants de l’IGS se sont ainsi penchés sur les métiers émergeants au sein de la fonction RH. On retrouve ainsi 25 % d’entreprises qui déclarent avoir une fonction dédiée à la prévention des risques psycho-sociaux. En matière de santé et de sécurité au travail, les troubles psycho-sociaux et la pénibilité au travail sont d’ailleurs les deux priorités les plus largement évoquées, devant les troubles musculosquelettiques (TMS), le harcèlement ou encore l’hygiène.
Pas moins de 23 % revendiquent également une fonction dédiée à la RSE et autant à la diversité. Sur ce dernier point, l’égalité hommes-femmes est posée comme une priorité (36 %), devant la gestion des seniors (30 %) et le handicap (26 %).
Dans un second mouvement, on distingue également l’émergence des métiers liés au marketing RH (15 % on une fonction dédiée) et à la présence sur le Web (14 % revendiquent l’existence d’un HR community manager). Même si les questions de e-réputation sont plus souvent gérées par la communication et le marketing (47 %) que les ressources humaines (21 %).

 Maîtriser les risques

Une question qui intéresse néanmoins les RH, même si elles ont parfois des difficultés à s’en saisir. Comme en témoigne olivier Fécherolle, chief strategy and development officer chez Viadéo : « Les entreprises y vont, mais pas assez vite. Il faut que l’on sorte des messages digérés par les agences de communication. Ce qui fait la réputation d’une entreprise n’est pas ce qu’elle dit, mais ce que vont dire d’elle ses fournisseurs, ses clients, ses salariés… » Nicolas Jennepin, HR director Europe & MEA Sustainability Initiative Europe chez 3M Europe, explique cette difficulté : « On s’aperçoit bien que les choses se passent sur les réseaux sociaux. Mais il existe un certain nombre de risques autour de la diffusion d’informations confidentielles. Certains salariés n’hésitent pas, lorsqu’ils candidatent en ligne, à dévoiler des informations sur les projets de R&D, le chiffre d’affaires, les niveaux de marge, etc. » Les professionnels RH doivent mettre en œuvre un certain nombre de dispositifs pour aborder au mieux la question : de la formation des seniors qui peuvent ne pas comprendre que les structures traditionnelles de maîtrise de l’information ne tiennent plus, à la sensibilisation des plus jeunes sur les questions de confidentialité. Avec une première étape simple à mettre en œuvre pour commencer : « Allez voir ce qu’il s’y passe et ce qui se dit sur votre entreprise, conclut olivier Fecherolle. Une façon d’apprendre en marchant… »

Brice Ancelin