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6 Novembre 2014

Les normes environnementales améliorent la productivité des salariés

À l’occasion d’un point presse à l’Université Paris-Dauphine, Sanja Pekovic, chercheuse associée à la chaire « Performance des Organisations », a présenté une étude traitant de l’impact des démarches environnementales sur la productivité au travail. Une démarche originale, sachant que les enquêtes autour de la RSE s’intéressent plutôt aux avantages environnementaux et financiers. Décryptage…

Cette étude a été réalisée auprès de 4 929 salariés d’entreprises françaises. La chercheuse a souhaité tester trois hypothèses pour examiner les liens possibles entre l’adoption de normes environnementales (en particulier la norme ISO 14001, norme internationale sur le management de l’environnement) et la productivité salariale. Ces trois hypothèses ont trait au fait, d’une part que ces normes augmentent la productivité, d’autre part qu’elles l’augmentent à travers la formation et enfin qu’elles l’augmentent grâce à un impact positif sur les contacts interpersonnels. 

Agir pour l’environnement 

Une entreprise qui s’engage dans une démarche RSE peut constater des effets positifs sur ses équipes : motivation accrue, développement personnel grâce à un taux de formation supérieur à la moyenne, meilleures relations entre collègues… « Agir en faveur de l’environnement permet d’améliorer la productivité de ses salariés. L’effet de plus haute productivité provient de l’appréciation des employés pour leur environnement de travail », souligne Sanja Pekovic. Au-delà de cette productivité, les bénéfices pour l’entreprise peuvent être de différentes natures : une identité sociale positive qui permet, à l’externe, de toucher de nouveaux clients (sensibles à ces démarches) et un recrutement amélioré du fait qu’« une entreprise plus verte a davantage de chance de toucher les profils auxquels elle aspire », souligne-t-elle. 

Des salariés mieux formés 

Les démarches RSE engagées par les entreprises les incitent à développer plus massivement leurs programmes de formation. Les salariés sont formés à l’engagement environnemental de l’organisation, ce qui les conduit à travailler ensemble, avec d’autres services, pour réduire l’impact de l’entreprise sur l’environnement. « La formation est une source davantage concurrentielle », remarque Sanja Pekovic. L’étude montre que les entreprises ayant adopté des normes environnementales proposent davantage de formations à leurs employés. Ces derniers sont alors 16 % plus productifs que les employés travaillant pour des structures s’affranchissant de telles normes. 

Meilleure cohésion interne 

Les normes environnementales peuvent aussi provoquer un changement des organisations dans les attitudes, les rôles et les responsabilités. Cette nouvelle donne est susceptible de provoquer une augmentation de la satisfaction au travail. À cet égard, les entreprises adoptant des normes environnementales ont des employés 21 % plus productifs que celles qui s’en affranchissent quand on prend en compte le niveau des contacts interpersonnels. 

Si ces résultats apparaissent très séduisants et incitateurs, il convient cependant de signaler que « tout dépend de la manière dont les entreprises utilisent les certifications et comment elles communiquent à leurs salariés les moyens pour en tirer de réels avantages dans leurs missions quotidiennes », avertit Sanja Pekovic. 

Romain Giry

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