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16 Septembre 2014

Butiner d’un emploi à l’autre

Changer d'employeur comme on change de chemise est le chemin emprunté par certaines personnes pour avancer plus vite dans leur carrière. Mais est-ce une bonne idée?

Plutôt que d'attendre que son patron veuille bien nous accorder une augmentation, décrocher un nouveau poste est souvent la façon la plus rapide de faire augmenter son salaire. Mais ceux qui enchaînent les emplois n'ont pas que cette seule motivation en tête: plusieurs considèrent que multiplier les expériences permet également d'acquérir des compétences plus vastes, plus approfondies, et de diversifier son profil.

Autre avantage à ne pas rester longtemps dans la même entreprise: élargir son réseau. Les anciens collègues et supérieurs sont des ressources importantes sur lesquelles on peut compter tout au long de sa carrière. Et plus on travaille dans différentes entreprises, plus on développe son réseau!

Mal vu

Sauf que changer fréquemment d'emploi n'est pas toujours bien perçu par les recruteurs. «Normalement, il faut 2 ou 3 ans pour mener des projets à terme et bien comprendre le travail que l'on fait, explique Madeleine Fortier, conseillère en ressources humaines agréée et présidente d'Accent Carrière. C'est de l'argent gaspillé pour l'entreprise si on part au bout d'un an».

Pour la coach en carrière, l'idéal est de rester entre quatre et sept ans au même poste, et le minimum est de deux ou trois ans. «Si la personne veut varier ses expériences, il est possible de faire des contrats», suggère-t-elle.

Relativiser l'importance du salaire

Avant de décider de démissionner pour la troisième fois en quatre ans, une bonne réflexion est de mise. «Bouger pour quelques dollars en plus ne vaut pas la peine si cela met en péril sa réputation, sauf si les compétences possédées sont très pointues», estime Mme Fortier.

Selon elle, la raison qui amène les gens à aller voir ailleurs est plus l'impression de ne plus avancer que le salaire. «Depuis 24 ans, je procède à une évaluation auprès de mes clients qui montre que les éléments les plus importants en matière de satisfaction au travail sont les relations avec le supérieur, celles avec les collègues, la flexibilité des conditions de travail. Le salaire n'arrive qu'après».

Assumer

Quitter son entreprise n'est pas toujours l'unique solution de rechange pour conjurer cette impression de stagner. «On peut regarder s'il n'y a pas d'autres mandats à réaliser dans l'entreprise et s'assurer que notre patron est bien conscient de ce qu'on est capable d'accomplir et de ce qu'on aimerait faire de plus», recommande-t-elle. Mais, parfois, partir est effectivement la seule solution. «Si on a fait tout ce qu'on a pu pour améliorer la situation mais que cela n'a pas fonctionné, c'est inutile de rester 10 ans», affirme Mme Fortier.

Pour éviter de paraître comme un employé volage aux yeux de recruteurs, l'important est d'assumer son parcours et ses choix. «Il faut être capable de justifier très clairement ses changements fréquents d'emploi», souligne Mme Fortier.

Plutôt que de dire en entrevue «je suis parti car j'étais tanné», elle conseille d'expliquer qu'on a eu le sentiment d'avoir fait le tour de son poste et qu'on a mis en oeuvre tout ce qu'on pouvait pour trouver d'autres défis à relever dans l'entreprise, mais sans succès.

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